Tranches
de vie à Propières au XIXè siècle
(source
: mémoire de maîtrise de Gwénaëlle Bertrand,
Université Lyon 2)
Introduction
Pierre-Marie
Vermorel est né le 13 février 1794. Il était
le fils de Pierre Vermorel, maire de Propières. Celui–ci
fut jugé coupable de graves négligences dans la
gestion de la commune et destitué de sa fonction à
la demande des conseillers municipaux, et remplacé par
Claude Foussemagne.
Pierre-Marie
se maria à l’âge de 37 ans avec Claudine Michon,
de Chénelette, et eut l’année suivante un
fils, Jean-Marie. Il était alors fermier, et vivait au
hameau Nervet.
Le
moulin de Théodon
À
cette époque, le meunier de Théodon s’appelait
Antoine Sambardier, fils d’Etienne. Depuis le décès
de son épouse, Antoine élevait seul ses enfants,
et en 1852, il eut de gros problèmes d’argent, et
d’énormes dettes. Pierre Marie lui avait notamment
prêté 520 francs et le remboursement semblait difficile
à réaliser. Antoine dut hypothéquer une partie
de ses terres et en vendre d’autres. Pierre-Marie acheta
alors l’ensemble des bâtiments composant le hameau
de Théodon, à savoir, logement, cour, moulin, deux
jardins, deux prés, une écluse, deux terres paturables
et un bois défriché. L’ensemble coûtait
10 000 F, mais en comptant la somme due à l’acheteur
et les intérêts il fut adjugé à 9 200
F. 5 200 F revinrent à deux autres emprunteurs, et 4 000
F aux quatre enfants d’Antoine.
Pierre
Marie revendit une partie des terres immédiatement à
Paul et Jacques Cartay, et s’installa au Théodon.
Il devint meunier et agriculteur. En 1856 il remporta le sixième
prix des vaches laitières au concours organisé par
le comice agricole de Beaujeu, puis le deuxième prix à
l’épreuve chevaline.
Le
fils Jean Marie épousa le 25 septembre 1853 Marie Etiennette
Sambardier. Il est à noter que cette famille était
restée au hameau et employée en tant que domestiques.
Première
transmission
En
1865, Pierre Marie transmet ses affaires à son fils Jean-Marie.
Celui-ci réclame le monopole des eaux de Sornin afin que
son moulin à farine puisse fonctionner, car en période
de sécheresse, les villageois utilisaient les eaux de ce
torrent pour arroser leurs terres, et il n’en restait plus
assez pour le moulin.
Deuxième
transmission
Clothilde,
la fille de Jean-Marie épousa Jean Baptiste Matray, et
celui-ci créa, avec Jean-Marie, une scierie à la
fin des années soixante-dix, en conservant le moulin. Cette
mutation fut courante dans le haut Beaujolais car à cette
époque, la région s’orienta vers l’élevage
bovin en lieu et place des céréales, et les plantations
de résineux débutaient.
Jean-Marie décéda le 10 mars 1915. Ses biens furent
transmis à ses petits-enfants Jean-Pierre et Victorine,
sa fille Clothilde étant décédée en
1886.
Le moulin fonctionna jusqu’à la guerre de 39-45 et
fut notamment utilisé pour une utilisation clandestine
durant l’occupation. La scierie fut fermée en 2011.
La scierie
de Théodon au début du XXè siècle
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