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Haut-Sornin
: une identité forgée par sa géographie
Le
Haut-Sornin tire son Nom et son Patrimoine plus de sa Géographie
que de son Histoire
Son
relief date de millions d’années, à l'instar
de celui des Alpes. Il n’a subi que l’érosion
du temps qui a modelé son sol, sculpté ses sommets,
livré aux mineurs son sous-sol riche en plomb argentifère
et conservé longtemps l’ensemble du pays dans un
immobilisme authentique.
Le
Mont Saint Rigaud, point culminant du département du Rhône
avec ses 1012 mètres (photo
1), est actuellement étouffé par
la forêt et n’offre un panorama que grâce à
la tour en bois à son sommet. La Roche d’Ajoux avec
son entassement de tufs, constitue avec 973 mètres, un
incomparable observatoire naturel offrant un panorama très
étendu sur toute la région.
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photo
1 : Vue
du Mont-Blanc depuis le Mont Saint-Rigaud
Photo
L. Clément
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Les sommets
avoisinant mille mètres, font écran aux nuages venant
du Nord et fournissent un surplus de pluie qui procure une quantité
d’eau importante et permanente sur l’ensemble du bassin
alimentant trois torrents regroupés « en Haut-Sornin
de Propières ».
Cette eau est capable
d’accueillir certains crustacés rares et sa pureté
a donné naissance à une « source miraculeuse
» de renommée ancestrale, attirant de nombreux curistes
proches ou lointains.
Ce pays austère
se situe au Nord d’une ligne de sommets et de cols partageant
les eaux entre l’Océan et la Méditerranée.
Le côté océanique du Haut-Sornin explique
la nature continentale de son climat : aux froids secs et aux
brouillards de l’hiver succède un printemps pluvieux
et doux, mais capricieux ; les étés sont lourds,
chargés d’orage tandis que l’automne est généralement
ensoleillé.
Dans ce pays
frontière, les influences océaniques et continentales
s’affrontent en permanence, d’où une grande
irrégularité climatique, selon les années,
pouvant entraîner des gelées tardives, des pluies
violentes aux moissons, la ruine des plantations. Ce terrain ingrat
à cultiver, est l’explication du choix de la polyculture
qui a longtemps prévalu pour ne pas risquer de perdre toute
la récolte. Cette juxtaposition de cultures complémentaires
a caractérisé le paysage, hors forêt, du Haut-Sornin
depuis l’origine des temps, jusqu'à ces dernière
décades au cours desquelles l'agriculture s'est orientée
vers l'élevage bovin et caprin.
Pour le promeneur,
en revanche, c’est un plaisir des sens que de côtoyer
cette nature riche par sa faune et sa flore, où les forêts
traditionnelles en douglas dégagent une odeur subtile de
terre humide et où le paysage offre en été
tous les dégradés de vert allant du vert profond
du douglas au vert tendre des prairies en bas des pentes.
L’altitude
associée au froid du versant Nord, le caractère
sauvage et inaccessible des lieux, la flore spécifique
comme l’Aconit tue-loup (photo
2), au nom prédestiné (mais oh combien
toxique!) confirme la coutume de parler du « Haut Sornin
» comme d’un pays « de loups » où
les habitants Azollettons et Propirons, tels Romulus et Rémus,
furent allaités au même patrimoine.
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photo
2 : L'Aconit tue-loup
Appartient
au genre Aconitum (famille de Renonculacées). Comme
tous les aconits, la plante contient plusieurs alcaloïdes
dont l'aconitine, poison mortel pour l'homme.
Sa
période de floraison est de juin à août.
Sa
situation est en transition entre la zone humide et la forêt.
Cette espèce a pratiquement disparu dans la forêt
cultivée ; s'il en reste, elle se trouve dans la
forêt spontanée, au sommet du mont Saint Rigaud
où subsiste l'association de hêtres et de résineux.
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Cette richesse
que constituent la flore, la faune, les champignons, la forêt,
le sol, le sous-sol minier, les torrents, les zones inhabitées...
est mal connue, pourtant c’est l’âme du Haut
Sornin. Nous
devrons chercher à la mieux connaître, voire essayer
de l’apprivoiser.
Jean
Mortamet
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