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Le
Cirque du Haut Sornin
Le
Haut-Sornin, occupant le versant Nord du massif du Saint-Rigaud,
est caractérisé par un climat soumis à une
forte bise venant du Nord, entraînant un froid de loup presque
tout l’hiver, et par la pauvreté d’un sol réfractaire
à toute culture.
Ce lieu hostile à tout séjour de l’homme demeura
longtemps le fief de prédilection des bêtes sauvages.
La lutte contre les sangliers, la peur due à la présence
permanente du loup (*), ont été les préoccupations
dominantes d’autrefois.
photo 1
Une
ligne de sommets matérialisée en pointillés
jaunes (photo
1)
donne la ligne de séparation des eaux entre l’Océan
et la Méditerranée. Cette ligne traverse du nord
au sud toute la France ; ainsi, les rivières à l’ouest
de cette ligne se déversent dans l’Océan,
tandis qu’à l’est, elles se déversent
au sud dans la Méditerranée par le Rhône ou
au nord dans la mer du Nord par le Rhin.
Dans notre région, l’Aaron, le Botoret, le Mussy,
se jettent dans le Sornin qui coule vers la Loire puis l’Océan.
Les deux Azergues, l’Ardière, les trois Grosnes,
coulent vers la Saône puis le Rhône pour se jeter
dans la Méditerranée.
Le versant occidental de cette ligne est humide, avec des paysages
de forêts et d’herbages comme les Cévennes,
le Forez, le Charolais, tandis que le versant oriental est plus
sec, la pluie d’ouest étant arrêtée
par la ligne de partage des eaux. Le versant oriental est un pays
de vignobles avec du Sud au Nord respectivement les Côtes
du Rhône, le Beaujolais, le Mâconnais, la Bourgogne.
Cette
ligne de sommets (en pointillés jaunes) correspond sensiblement
au chemin de grande randonnée GR7. Elle s'appuie du nord
au sud sur la montagne de St Cyr et le bois de Botte avec la Grande
Roche à l’ouest de Matour, puis toute la chaîne
du St Rigaud avec Charruge, la Theysonnière, le St Rigaud,
le Monnet et la Roche d’Ajoux, ensuite les cols des Echarmeaux,
des Aillets pour descendre, en direction du sud, selon la chaîne
de montagnes, rive droite, de l’Azergues.
Le cirque du Haut-Sornin (en noir sur photo 1) constitue un point
dur géographique entre la Saône et la Loire qui a
influencé de tous temps les échanges économiques
entre le Beaujolais à l'est, et le Brionnais à l'ouest.
Il
regroupe notamment :
-
l’ITER PUBLICUM, voie terrestre entre
la Saône et la Loire, qui passe dans le département
de la Loire et sillonne le sud du Brionnais après avoir
traversé le Haut-Beaujolais,
-
les oppida de DUN et DUNET
situés en Brionnais,
-
PROPIERES, centre du cirque du Haut-Sornin,
toujours rattachée au Beaujolais,
-
AZOLETTE, en limite du plateau du Haut-Mussy,
appelée "fille de DUN",
• en Mâconnais depuis le XIIIe siècle jusqu’à
la révolution, dirigée spirituellement durant
près de six siècles par l’Abbaye de St Rigaud,
près de Ligny-en- Brionnais,
• puis rattachée à la Révolution
au département « Rhône-Loire »,
• et enfin après la chute de Lyon (1792) au département
du Rhône, par la Convention.
(*)
Des chiens de Guerre combattirent pour la première fois
en Gaule au coté du roi des Arvernes Bituit (Auvergne).
Peu après, autour de l’an 110 avant J.-C., les Cimbres
et Teutons envahissent la Gaule ; familiers des chiens de guerre,
ils se battent avec les gaulois autour de Roanne. Certains chiens
ont fui vers les monts du val d’Azergues et remontèrent
jusqu’au massif du St Rigaud, puis « couvrant »
des louves (le chien descendant du loup), de nombreux loups s’établirent
dans le massif de la Roche d’Ajoux, totalement désert,
et en firent leur territoire jusqu’au 19e siècle,
époque des armes à feu qui permirent de les supprimer.
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