Naissance
d'Azolette
Le
poste méridional de défense de la forteresse de
Dun est à l'origine de la création de la paroisse
d'Azolette, au début du XIIe siècle
Pendant
le XIe siècle, les Vicomtes du Mâconnais résident
dans leur capitale, la forteresse de DUN. Ils établissent
sa défense sur les trois points cardinaux vulnérables
: EST/OUEST/SUD. En effet, la dénivelée extrêmement
pentue de 400 mètres environ au NORD, entre Dun et
le lit du Sornin, rend la forteresse inattaquable par cette direction.
L'accès à la forteresse de Dun (photo
1) se fait par une voie Est-Ouest, en pointillé
bleu clair, qui relie Aigueperse et Chateauneuf avec deux antennes
rejoignant la forteresse de Dun (en pointillé violet).
Il suffit donc de contrôler cette voie à l’OUEST
comme à l'EST pour assurer la sécurité de
Dun dans ces deux directions, ce qui est confié aux châteaux-forts
du Banchet et de Chevagny le Lombard.
photo
1
•
À
l’Ouest, le château-fort du Banchet (photo
2), résidence secondaire des Le Blanc,
fut construit par le vicomte Hugues II (1040-1080) ; il sera très
utilisé par la famille des Vicomtes car son altitude et
son confort contrastent avec l’ambiance spartiate de Dun.
photo 2
•
À
l’Est, c'est le château fort de Chevagny le Lombard
(photo 3), construit
à coté d'Aigueperse par son fils le vicomte Archimbaud
II (1080-1100), qui est le deuxième point de défense
de Dun.
photo
3
•
Au Sud,
il était aussi indispensable de protéger Dun, compte-tenu
du point faible créé par l'Iter
publicum, permettant une invasion par le Mussy. Aussi,
pour verrouiller le Mussy, le Vicomte Artaud II (1100-1120), fils
d'Archimbaud II, aménage une Maison-Forte au Nord de la
cuvette d'Azole en utilisant depuis l'Iter Publicum une nouvelle
voie (photo 4, pointillé
jaune).
photo
4
Il installe
aussi une petite garnison permanente pour assurer le guet et la
première défense en cas d’attaque. Autour
de cette tête de pont, quelques serfs sont amenés
et fixés dans des manses pour nourrir la garnison. La population,
avec les habitants d’Azole, devient suffisante pour justifier
la construction d’une petite église primitive (voir
photo 4) dont on
confie la conduite à l’abbaye de Saint Rigaud nouvellement
fondée (1071) et toute acquise à la Vicomté.
Azolette devient ainsi paroisse du Mâconnais.
L’existence
d’Azolette est attestée dans le terrier de 1553,
où le notaire Etienne Oysellier, propriétaire du
domaine du Magnez, situé en dessous de la maison forte,
est redevable « des fondations de la maison forte en ruine
».
Aujourd'hui
encore, quelques ruines de ces fondations sont visibles mais situées
dans le bois privé au dessus du nouveau poulailler. Le
talus de protection de l’église est assemblé
avec un bel appareil de pierres vieux de mille ans. Il est encore
en bon état, visible autour de la grange qui a remplacé
l'église primitive, au hameau Les Nivières (photo
5).
photo
5
L’acte
de naissance d’Azolette ne porte que sur le défrichage
de quelques hectares contigus au plan d’eau actuel. La partie
d'Azolette au nord-ouest n'est défrichée puis cultivée
qu'entre le XIIIe et la fin du XVe siècle en raison de
l'aridité du sol. Ce plateau inculte du Haut Mussy apportera
aléas, disette et même famine aux cultivateurs de
l'époque.
Jean
Mortamet
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