CONCESSION
ET ADJUDICATIONS DE LA MINE DE PROPIERES (1820-1930)
par
Jacques Chassy
En 1787, Propières
possède déjà une galerie de 100 pieds creusée
dans le granit.
La
bataille pour la concession de la mine (1820-1828)
Sur le registre « Mines 1815/1923 », nous trouvons
que le 22 avril 1820, Mrs Georges Frejean et Claude Michel Saulnier
forment opposition à la demande de concession de Mr Lisfranc
et Etienne Philipon sur Poule et Chenelette avec extension sur
Propières pour une superficie de 7 km2 87 ha 90 ares.
Le
20 décembre 1825, Mr de Marnas demande la concession d’une
mine de plomb argentifère sur les territoires de Poule,
Claveizolles, Propières et Chenelette.
Le
11 mars 1826, Mr Grandbesançon dépose une demande
en concurrence de la concession des mines de Poule, Claveizolles,
Propières, Chenelette.
Le 7 décembre 1826, Mr Berthelier adresse une réclamation
au Préfet pour la portion restante de la concession de
Chenelette, certainement vers la source de l’Azergues.
Il existe un jugement de 1826 portant sur le droit de propriété
d’un terrain pouvant faire l’objet d’une exploitation
minière concernant Mr Philipon et Mrs Grandbesançon
et Gay. Les preuves ne sont pas suffisantes, des vérifications
doivent être faites. Un exposé des parties a été
adressé en 1827 au Préfet du département
du Rhône.
Les fouilles ont commencé par Chenelette, vers la source
de l’Azergues, attribution d’une concession en 1822
puis se sont étendues sur Propières. Mr Berthelier
rapporte que son père avait obtenu en 1808 du ministre
de l’intérieur une autorisation d’exploiter
des mines de plomb.
Par l’ordonnance du roi Charles du 23 juillet 1828, il est
attribué une concession sur Propières : concession
des mines de plomb existantes. Un plan de la concession existe,
ainsi qu’un cahier des charges
La concession fut attribué
à Mrs de Marnas et Philipon.
Première page du dossier : concession 1828
Plan
concession 1828
Pourtour concession 1828 reporté sur une carte IGN
Une
exploitation chaotique (1828-1895)
L’exploitation
commencée en 1829 s’est poursuivie jusqu’en
1832, interrompue à cette époque, elle fut reprise
en 1854 et 1855, les travaux de cette époque consistaient
en plusieurs petits puits de quelques mètres de profondeur
et environ 250 m de galeries.
Le
15 avril 1833,une lettre adressée à Mr le Préfet
par Mr Matton précise qu’il est devenu propriétaire
des mines métalliques du Haut Beaujolais
Le 8 septembre 1836 une lettre est adressée au Sous Préfet
par le Préfet lui demandant les motifs de l’arrêt
d’exploitation .
En 1855 un extrait de géologie appliquée donne l’information
« Mine de plomb, commune de Propieres (exploitée
anciennement, reprise il y a un certain nombre d’années
et abandonnée peu de temps après) ».
Le 7 mai 1895, les
concessionnaires sont frappés de déchéance
par arrêté de Mr le Ministre des Travaux Publics.
Des
adjudications à répétition et une courte
exploitation jusqu'à la déchéance (1896-1929)
Le 6 mai 1896, mise
en adjudication de la mine de Propieres. L’adjudication
n’aboutira pas
Le 21 juin 1901, Mr Puthod fait l’offre de se rendre acquéreur
des cinq concessions de plomb argentifères de Longefay,
Chenelette, Vernay, Propieres et Les Valettes qui sont inexploitées
depuis plus de 30 ans.
Cette demande est en concurrence avec une demande de Mr Plasse
du 10 janvier 1901.
Le 30 novembre 1901, lettre de Mr le Ministre à Mr le Préfet
par laquelle celui-ci suggère de procéder à
une adjudication restreinte entre Mr Plasse et Mr Puthod.
Le 12 mai 1902, la propriété de la concession des
mines de plomb de Propieres d’une étendue de 5 km2
98 ha située sur les communes de Propieres ,Poule, et Chenelette
instituée par ordonnance royale du 23 juillet 1828 au profit
de Mrs de Marnas et Philipon est tranferée au nom de l’Etat
à Mr Plasse Stanislas demeurant à Saint Nizier d’Azergues
Le 7 mars 1903, suivant le rapport de Mr l’ingénieur
des mines, Mr Testud demande une copie de l’adjudication
faite à Mr Plasse dans le but de créer une société
d’exploitation avec lui
Le 8 juin 1904, par une lettre adressée au Prefet, Mr Plasse
se plaint de la rapacité des propriétaires alentour
.
Le 10 juin 1904 par une lettre adressée au chef du bureau
des mines de la Préfecture, Mr Plasse tente de récupérer
l’usage des terrains nécessaires à l’exploitation
minière.
La consultation de la matrice cadastrale du secteur des mines
de Propieres pour la période 1827/1914 donne uniquement
Mrs Philipon et Marnas propriétaires de la parcelle C353
en 1833 puis Mr de Strada fondateur de la société
des Mines de Plomb Argentifères en 1906
Le 10 juin 1904 par une lettre adressée à Mr le
Préfet , Mr Plasse le sollicite pour arbitrer l’achat
d’une partie de la parcelle C310 nécessaire au dépôt
des déblais. Mr Carrie, propriétaire de cette parcelle
lui demande un prix nettement trop élevé selon lui
.
De 1904 à 1906, le concessionnaire attaque trois galeries
pour recouper le filon où elles rencontrèrent d’anciens
travaux. Les galeries avaient un développement total de
150 m environ. Le personnel employé n’a pas dépassé
vingt ouvriers, entre 1904 et 1906, il a été de
neuf en moyenne . Le volume de minerai extrait est de l’ordre
d’une cinquantaine de tonnes.
Plan remis par A Crozet (origine inconnue)
Le rapport de Mr l’ingénieur des mines du 29 mars
1905 préconise l’occupation de la partie du terrain
en cause moyennant une indemnité. Un plan est joint au
rapport
Plan joint à la demande de dépôt des déblais
A
partir de 1906, aucun travail ne fut effectué.
1907,
création d’une société « Mine
de Plomb Argentifère du Haut Beaujolais » par Mr
Raoul de Strada.
Demande de réunion des concessions
Emission de part au
porteur à l’occasion de la création de la
société
La concession a été visitée le 27 juillet
1929 ; les entrées de galeries sont éboulées
et les puits remblayés.
Le 22 août 1929, mise en adjudication de la concession des
mines de plomb de Propières.
Le
24 octobre 1929, Mr l’ingénieur des mines dans son
rapport donne la procédure de déchéance de
la concession « Mine de plomb argentifère de Propières
». Il dit que les travaux d’exploitation de cette
concession ont en effet été arrêtés
depuis 1856 ?? et la redevance fixe de cette concession était
classée tous les ans dans la catégorie des cotes
irrécouvrables.
La dernière redevance fixe qui a été payée
est celle de 1910.
Une dernière tentative d'adjudication en 1930
A
cette occasion, une affiche informant la mise en adjudication
a été apposée en différents lieux,
de même qu’une parution dans le journal quotidien
« Le Progres » du 3 mai 1930.
Le Progrès du samedi 8 mai 1930.
Cette dernière
mise en adjudication ne donna aucun résultat.
Toutes les informations données sont extraites des
Archives départementales du Rhône, Section moderne.
Une copie est à PHS.
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