Patrimoine en Haut-Sornin
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Site Robert le Diable

 


Lorsque nous regardons la carte ci-dessous, cinq chemins de communication arrivent en cet espace forestier (cote 857) nommé Robert le Diable. Cette appellation est transmise par nos aînés.

Un chemin vient de la Farge, de la Fabrique, un autre du Vallon du Sornin où au 19e siècle se situait une dizaine de scieries, un autre part en direction du col de Patoux puis de Saint Rigaud, un autre en direction de la Gardette puis Propieres et le dernier en direction de la Croix d’Ajoux puis Chenelette. Par ce lieu également passent les marcheurs reliant Compostelle.


Photo Jacques Chassy

Pourquoi avoir appelé ce lieu Robert le Diable ?

Si Robert le Diable est un papillon diurne de couleur jaune orangé tacheté de noir, c'est aussi un brigand du Moyen-âge. Il faut s’imaginer le site complètement boisé, alors n’est-ce pas un lieu susceptible à brigandage ?

Extrait de la légende de Robert le Diable. Moulineaux et la Vallée de Seine par Emilie Hamlet

« En puisant aux sources historiques, aucun doute n’est possible sur l’existence d’un Robert dit « Le Magnifique » qui aurait eut pour fils Guillaume le Conquérant, mais concernant Robert le Diable deux thèses s’affrontent : la première affirme que Robert le Magnifique et Robert le Diable seraient une seule et même personne. Cela ferait donc de Robert le Diable le père de Guillaume le Conquérant ». La seconde affuble Robert Courte Heuse, fils de Guillaume le Conquérant, de ce surnom.

La différence est de taille puisque le même adjectif s’attribue au père de Guillaume ou à son fils. D’autres historiens n’hésitent pas : pour eux, Robert le Diable naquit de l’imagination populaire et son existence sert à éliminer les diseurs de légendes.

Selon ce cas de figure, il serait au cœur de toute une tradition romanesque qui a donné naissance à de nombreux récits et à un opéra au 19e : Le Roman de Robert le Diable.

L’épouse d’un duc de Normandie rapporte la légende de la façon suivante : ne pouvant avoir d’enfant en dépit des prières qu’elle adressait à Dieu, elle invoqua le Diable et donna naissance à un jeune garçon.
Cet enfant, coléreux, méchant et violent, fut fait chevalier par son père et prit la tête d’une troupe de brigands en terrorisant la campagne normande.

Prenant petit à petit conscience de ses méfaits, il cherche à connaître la raison de la fureur qui l’anime et découvre le mystère de sa naissance. Il se rend à Rome pour se soustraire à cette influence diabolique, rencontre un pape, puis se confesse à un ermite qui lui demande en pénitence de faire vœu de silence et de disputer sa nourriture aux chiens.
Robert s’y soumet avant d’être recueilli comme un vagabond par l’empereur au moment où Rome est envahi par des pillards que nul n’ose combattre.

Robert le Diable revêt son ancienne armure à l’insu de tous et affronte seul les barbares pour sauver la ville de la destruction. Seule la fille de l’empereur l’a vu ôter son armure alors que toute la ville cherche à savoir qui est ce courageux chevalier à qui l’empereur promet de donner sa fille en mariage.
La légende se finirait ainsi : Robert serait délivré de ses vœux par l’ermite et il aurait refusé d’épouser la princesse pour vivre en ermite jusqu’à la fin de ses jours avant d’être béatifié.

Un autre récit fort différent assure que Robert le Diable serait Robert le Magnifique, duc de Normandie de 1027 à 1035. Il aurait fait empoisonner son frère pour obtenir le duché, et de sa liaison avec une jeune bergère serait né Guillaume le Conquérant, avant qu’il n’entreprenne un pèlerinage à Jérusalem où il mourut sur le chemin du retour, « porté par quatre diables au paradis ».

En résumé, Robert le Diable a-t-il vraiment existé, même si un château porte son nom, ou est-il né de l’imagination populaire ?...

Jacques Chassy

dernière m.a.j. : 30.12.22